[CP] 5 millions d’euros accordés par la BEI au fonds FEFISOL II

[CP] La Banque européenne d’investissement accorde un soutien de 5 millions d’euros à FEFISOL II pour le financement du secteur agricole en Afrique

 

Forts du succès de FEFISOL, le premier fonds à impact dédié au monde rural en Afrique qui s’est clôturé en 2021, ses deux fondateurs, la SIDI et Alterfin, ont travaillé activement à la création d’un nouveau fonds : FEFISOL II, créé fin 2021.

Aujourd’hui la BEI annonce son entrée au capital de FEFISOL II pour un montant de 5 millions d’euros ! Cet engagement renouvelé va permettre au Fonds de poursuivre et approfondir sa mission sociale.

FEFISOL 1 a en effet eu une portée considérable pendant la décennie écoulée :

– 86M d’euros décaissés, dont 93% en Afrique subsaharienne ;

– 75% de l’encours moyen en monnaie locale ;

– 92 clients financés dans 25 pays ;

– 139 projets d’accompagnement technique menés auprès de 51 clients.

FEFISOL II vient prolonger le soutien pionnier apporté par FEFISOL I à la microfinance rurale et au secteur agricole. L’enjeu posé par le manque de financement des zones rurales en Afrique et des agriculteurs en particulier reste en effet crucial.

Rappelons qu’en Afrique, moins de 5 % des prêts décaissés par les institutions financières classiques sont destinés au secteur agricole et moins de 10 % des agriculteurs ont accès au crédit. Et ce alors même qu’environ 48% de la population dépend de l’agriculture. Bien qu’il apporte une contribution majeure à de nombreuses économies africaines, le secteur agricole est toujours mal desservi financièrement car bien souvent perçu comme trop risqué ou pas assez rentable.

Les communautés rurales font face à des défis multiples : l’éloignement des financements, mais aussi les risques croissants induits par le changement climatique, également l’inclusion financière des femmes qui représentent 60% de la main d’œuvre agricole en Afrique sans pouvoir le plus souvent bénéficier des mêmes droits que les hommes.

FEFISOL II est structuré pour soutenir financièrement et techniquement des solutions conçues localement pour répondre à ces enjeux. FEFISOL II sera mis en œuvre dans plus de 25 pays d’Afrique subsaharienne et devrait soutenir 130 institutions de microfinance ou sociétés et coopératives agricoles s’approvisionnant auprès de petits exploitants et certifiées équitables ou biologiques.

D’autres investisseurs rejoignent FEFISOL II pour un tour de table qui se terminera fin mars : les premiers investissements seront effectifs dès le mois de mai !

 

 

Le Prix international des Grands Prix de la Finance Solidaire pour ECAM !

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[chapeau]La coopérative de producteurs de cacao ECAM, partenaire de la SIDI, remporte le prix International lors de la 12ème édition des Grands Prix de la Finance Solidaire organisée par FAIR-Finansol et le journal Le Monde. Une récompense hautement méritée pour cette coopérative ivoirienne exemplaire tant au niveau de son impact social qu’environnemental. [/chapeau]

Assata Doumbia, productrice et présidente de la coopérative : « je suis très heureuse de recevoir ce prix pour notre coopérative. En Côte d’Ivoire, il est rare de trouver des coopératives avec une bonne gouvernance. Ce prix vient aussi couronner tout le travail qu’on a effectué au niveau de notre gouvernance. Aujourd’hui je suis très contente pour les producteurs et pour toute la communauté ! »

L’Entreprise Coopérative des Agriculteurs de Méagui (ECAM) a été créée en 2004 à l’initiative de 87 producteurs de cacao dont Assata Doumbia. Coopérative très dynamique, ECAM regroupe aujourd’hui 2466 cacaoculteurs, et,fait remarquable, 367 femmes. Le cacao étant traditionnellement une « affaire d’homme », ECAM incite en effet les planteurs à céder une partie de leurs parcelles à leurs épouses permettant à ces femmes de devenir à leur tour productrices membres de la coopérative et sécurisant ainsi leur situation.

La finance solidaire a joué un rôle crucial pour le développement d’ECAM qui a vu le nombre de ses membres plus que doubler depuis qu’elle y a accès. Ces financements, depuis 2017 à travers FEFISOL, le fonds d’investissement dont la SIDI est actionnaire fondateur, puis de la SIDI depuis 2020, lui ont d’abord permis de limiter les délais de paiement à ses producteurs. Et plus globalement de lui garantir une certaine autonomie vis-à-vis de ses acheteurs dont les préfinancements sont à la fois incertains et insuffisants en termes de durée comme de montant. « Aujourd’hui ce sont les banques qui viennent nous proposer leurs offres, sourit la présidente d’ECAM, mais nous préférons rester avec notre partenaire SIDI parce que seule la finance solidaire nous permet d’avoir, au-delà des financements, un accompagnement essentiel pour nous ».

Avec près de 7000 tonnes de production par an sur une superficie de plus de 12883 ha, ECAM fait aujourd’hui partie des coopératives ivoiriennes de cacao les plus reconnues. ECAM apporte une forte valeur ajoutée à ses membres découlant directement de sa vision sociale et environnementale : renforcer l’autonomie financière de ses membres et de leurs familles dans une logique de respect de l’environnement. La coopérative décide ainsi, en coopération avec ses membres, de la façon d’utiliser les primes liées aux certifications acquises, commerce équitable et UTZ/Rainforest : près de la moitié de ces primes sont reversées aux producteurs au prorata des volumes livrés. Le reste est utilisé pour des projets sociaux d’aide directe aux plus pauvres ou de services publics comme la construction d’écoles ou de pompes.

La question environnementale, cruciale dans la filière cacao, est centrale dans la démarche de la coopérative depuis 2016 déjà : distribution aux planteurs d’arbres d’ombrage dans une démarche agroécologique, géolocalisation des parcelles pour respecter les zones forestières protégées. En 2018, elle a démarré un programme de conversion en bio d’une partie de ses membres : 55 sont certifiés bio à ce jour, ce qui en fait l’une des 5 coopératives bio du pays. Une centaine de planteurs ont également entamé leur conversion.

La SIDI souhaite à ECAM encore de belles réussites et continuera son engagement à ses côtés pour le développement d’un cacao dans le respect des producteurs et de leur environnement.

Succès de la 5ème édition de la semaine africaine de la microfinance à Kigali

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[chapeau]La 5ème édition de la Semaine africaine de la microfinance a réuni à Kigali au Rwanda près de 600 professionnels de la finance inclusive représentant 55 pays. Un formidable succès ![/chapeau]

La semaine de la microfinance africaine (SAM) est la plus grande conférence sur la finance inclusive en Afrique. Organisée tous les deux ans dans un pays africain différent, elle offre des conférences, des formations et ateliers, un village des innovateurs, et bien sûr la foire aux investisseurs à laquelle l’équipe de la SIDI participe activement. Lieu de networking dédié exclusivement aux investisseurs et aux IMF africaines, la foire aux investisseurs permet ainsi à la SIDI de nouer de futurs partenariats.

La SAM représente un événement essentiel pour échanger et partager les expertises de chacun sur la finance inclusive. Le thème retenu pour cette édition était la résilience : « On ne naît pas résilient, on le devient : renforcer la finance inclusive pour mieux surmonter les crises ». C’était la première fois que la SAM se tenait au Rwanda. Ce choix a permis de mettre en lumière un pays qui témoigne à lui seul d’une formidable résilience et d’une capacité d’adaptation phénoménale.

L’équipe de la SIDI était comme chaque fois au rendez-vous. L’émotion de se retrouver en présentiel, et de voir le succès de la participation était bien palpable.

Pourquoi tant de monde ? Depuis toujours la microfinance fait l’objet de débats sur la question de son impact. Force est de constater justement que la microfinance est résiliente, qu’elle continue de fournir des réponses concrètes et qu’elle permet à toute personne, par les effets de levier générés, de définir par elle-même son propre destin.

Lors de cette 5ème édition, chacun a pu mesurer la vitalité des IMF africaines. Face à la crise sanitaire, les IMF sont parvenues in fine à bien géré les problèmes de liquidité auxquels elles faisaient face. Cela montre le travail considérable effectué depuis 20 ans par les IMF, les rendant aujourd’hui déjà résilientes. Les crises actuelles, que ce soit la crise sanitaire liée au Covid19, la crise économique qui en a découlé, l’enjeu de l’accès à l’emploi pour les jeunes, ou encore l’enjeu crucial que représente l’adaptation au changement climatique, doivent aussi être l’opportunité de modifier les pratiques, d’innover, de faire avancer les solutions qui permettent cette adaptation. Côté investisseurs, les crises peuvent avoir se rôle bénéfique de nous pousser à se rapprocher davantage et s’engager ensemble.

La SIDI continue de poursuivre son sillon, en plaçant la solidarité au cœur de l’économie et de la finance. Investir dans les petites IMF, établir des partenariats de longue durée, partager vision et risque des partenaires, pour que ces partenariats servent la consolidation des structures. Accompagner le réseau MAIN pour soutenir son programme de renforcement des capacités de ses membres – plus de 125 IMF africaines ! Défendre l’importance de l’assistance technique et l’accompagnement en réponse aux besoins exprimés par les partenaires pour servir une économie inclusive dans une démarche de transition écologique et sociale.


Quelques images de l’événement :

(c)GODONG // (c)SIDI

VAHATRA et ECAM nommés pour les Grands Prix de la Finance Solidaire !

Photo une v4 web

[chapeau] Chaque année, FAIR et le journal Le Monde s’associent pour décerner les Grands Prix de la finance solidaire. Cette année, pour la 12ème édition, deux partenaires de la SIDI sont nommés dans la catégorie Prix international : la coopérative cacaoyère ECAM en Côte d’Ivoire et Vahatra, institution de micro-finance sociale malgache. [/chapeau]

A Madagascar, l’association Vahatra – racines en malgache -, a été créée en 2002 par deux associations, l’une française et l’autre malgache, dans le but de lutter contre la grande pauvreté dans le centre de la Grande Île. L’originalité de son intervention tient dans ce qu’elle associe des services d’épargne, de crédit, d’accompagnement social et de mutuelle de santé.

Vahatra cible des personnes vivant sous le seuil de pauvreté (moins de 2USD/jour) et 67% de ses clients sont des femmes. Son portefeuille est en outre dédié à 77% au financement de l’agriculture. Son approche intégrée combinant outils économiques et financiers et accompagnement social et sanitaire en fait un partenaire unique, dans un pays qui souffre d’une désaffection des pouvoirs publics et d’une inaction dramatique dans les milieux ruraux. L’association donne ainsi la possibilité à ces populations pauvres de bénéficier de conseils, formations, et de prêts, en vue de leur permettre de développer une activité génératrice de revenus. Ce soutien économique est appuyé par un suivi social individualisé qui permet aux familles de résoudre d’autres difficultés liées par exemple à la scolarisation des enfants, à l’absence de documents d’identité, à la santé ou encore à la gestion du budget familial.

Vahatra bénéficie de la finance solidaire depuis 2015 par le biais de la SIDI sous la forme de garanties qui lui ont permis de s’endetter auprès de banques locales afin de développer son portefeuille. Cet apport est nécessaire pour une IMF qui cible des populations considérées comme trop risquées par les autres acteurs. En outre, la finance solidaire permet à Vahatra d’être accompagné notamment dans le cadre de sa future transformation institutionnelle. Car si Vahatra appuie 17 277 emprunteurs en 2020, elle n’est cependant pas encore autosuffisante et doit intensifier ses activités pour atteindre l’équilibre. Afin de pouvoir accueillir des financements en capital et de se conformer aux exigences du régulateur, elle s’est donc engagée dans une transformation en société anonyme. Avec la séparation des activités microcrédit et sociales, ces dernières devraient pouvoir être entièrement couvertes par des programmes de subvention, permettant au volet microcrédit de renforcer sa rentabilité. L’association conservera la majorité de l’actionnariat de la SA dédiée à la microfinance afin de garantir sa mission sociale. La SIDI étudie également la possibilité d’une entrée au capital de la future entité, pour participer à la pérennisation de son offre de services unique et essentielle dans cette région très pauvre de Madagascar.

L’Entreprise Coopérative des Agriculteurs de Méagui (ECAM) se situe au sud-ouest de la Côte d’Ivoire, dans la première région productrice de cacao du pays. La coopérative a été créée en 2004 à l’initiative de 87 producteurs de cacao. Coopérative très dynamique, ECAM regroupe aujourd’hui 2113 cacaoculteurs dont 322 femmes. Le cacao étant traditionnellement une « affaire d’homme », ECAM incite les planteurs à céder une partie de leurs parcelles à leurs épouses permettant à ces femmes de devenir à leur tour productrices membres de la coopérative.

ECAM apporte une forte valeur ajoutée à ses membres découlant directement de sa mission sociale et environnementale. La coopérative dispose ainsi d’un plan de développement quinquennal élaboré en coopération avec ses membres sur lequel elle se base pour définir la façon d’utiliser les primes liées aux certifications acquises, commerce équitable et UTZ/Rainforest. La moitié de ces primes est reversée directement aux producteurs au prorata des volumes livrés, conformément à la politique d’amélioration de leurs revenus. La coopérative les appuie aussi dans la diversification de leurs revenus, principalement via le maraichage et l’aviculture. Parallèlement une partie des primes est utilisée pour des projets sociaux : aide directe aux plus pauvres – distribution de vivres et de kits scolaires par exemple –, projets de services publics comme la construction d’écoles ou de pompes.

La finance solidaire a joué un rôle crucial pour le développement d’ECAM qui a vu le nombre de ses membres doubler depuis qu’elle y a accès. Ces financements, depuis 2017 à travers FEFISOL, le fonds d’investissement dont la SIDI est actionnaire fondateur, puis de la SIDI depuis 2020, lui ont d’abord permis de limiter les délais de paiement à ses producteurs. Et plus globalement de lui garantir une certaine autonomie vis-à-vis de ses acheteurs dont les préfinancements sont à la fois incertains et insuffisants en termes de durée comme de montant.

Avec près de 6500 tonnes de production par an sur une superficie de plus de 12012 ha, ECAM fait aujourd’hui partie des coopératives ivoiriennes de cacao les plus reconnues, aussi bien pour sa performance opérationnelle que pour son impact social et environnemental.

ECAM est une coopérative qui soutient ses producteurs dans le respect de l’environnement. La question environnementale, cruciale dans la filière cacao, est centrale dans sa démarche depuis 2016 déjà. La coopérative géolocalise les parcelles pour préserver les forêts protégées, elle développe un projet de pépinière pour distribuer aux planteurs des arbres d’ombrage visant notamment à limiter l’évaporation en saison sèche et à recréer de la biodiversité dans les parcelles. En 2018, elle a démarré un programme de conversion en bio de certains de ses membres : 55 sont certifiés bio à ce jour, ce qui en fait l’une des 5 coopératives bio du pays. Une centaine de planteurs ont également entamé leur conversion.

Rendez-vous le 9 novembre à Lyon avec FAIR et Le Monde pour découvrir les lauréats 2021 !

Pour aller plus loin : www.vahatra.mg      www.ecam-meagui.com