Focus sur l’accompagnement technique aux acteurs ruraux africains

Créé en 2011 par la SIDI et ses partenaires, le fonds Fefisol propose, en complément de son appui financier, une facilité d’accompagnement technique (AT) aux acteurs ruraux africains. Après avoir conduit près de 140 projets d’AT sur le continent, la SIDI et Alterfin doivent lancer un second fonds en 2022, avec l’ambition d’approfondir toujours plus son approche sociale et environnementale des entreprises financées.

Financement et AT, terreau fertile pour la croissance des entités agricoles en Afrique

Par Gabrielle Orliange, Responsable de la performance sociale et environnementale SIDI/Fefisol (publié in Secteur privé & développement #36, La revue de Proparco, 4e trimestre 2021)

En Afrique, la microfinance et le secteur rural intéressent peu le système bancaire classique. Un accompagnement technique (AT) des entités agricoles, combiné à une offre financière adaptée jouent pourtant un rôle essentiel dans le développement durable du continent. C’est pourquoi le fonds Fefisol (Fonds européen de financement solidaire pour l’AFrique), en complément de son appui financier, propose une facilité d’accompagnement technique aux acteurs ruraux. Dans ce cadre, il met au service de ses clients des prestataires spécialisés qui les aident à renforcer leur viabilité et à améliorer leur productivité, tout en veillant à préserver les conditions d’existence des petits producteurs agricoles.

Depuis sa création il y a tout juste dix ans, Fefisol a ainsi financé 139 projets d’accompagnement auprès de 51 clients dans 22 pays africains. Plus de deux tiers des bénéficiaires sont des petites institutions de microfinance (IMF) en consolidation[1] ou des entités agricoles. Un quart des projets d’accompagnement technique soutenus par le fonds sont liés aux thématiques financières, notamment au suivi comptable et au renforcement du contrôle interne.

Le programme d’accompagnement technique renforce l’impact de l’appui financier. Au niveau du bénéficiaire, les deux leviers d’action se révèlent complémentaires : les prêts de Fefisol permettent aux entreprises d’accroître leur activité, tandis que l’expertise technique les aide à sécuriser cette croissance en améliorant leur efficacité. Au niveau du pilotage du fonds, l’accompagnement technique permet en retour aux chargés d’investissement d’améliorer leur compréhension du fonctionnement des entreprises bénéficiaires, ce qui garantit une meilleure efficience opérationnelle.

L’offre d’AT que propose Fefisol se distingue surtout en apportant une réponse sur mesure aux besoins du client. Celui-ci est largement impliqué dans l’ensemble du processus, y compris dans la sélection du prestataire. Cette bonne appropriation est également renforcée par la contribution financière directe que chaque client doit apporter au projet[2].

IMPLIQUER LE CLIENT DANS TOUTES LES PHASES DU PROCESSUS

Au cours de la décennie, les besoins des clients de Fefisol ont largement évolué. Depuis près de deux ans, en raison de la crise économique liée à la pandémie de Covid-19, les demandes adressées au fonds ont principalement porté sur la couverture d’équipements non prévue dans leur budget annuel. Les IMF ont pour leur part demandé à être accompagnées sur la gestion de la liquidité dans un contexte de crise. Fefisol a répondu à ce besoin en organisant, avec des partenaires, une formation en ligne sur cette thématique.

L’évaluation indépendante de la facilité menée en 2019 permet de dresser le bilan de l’impact de l’accompagnement technique au niveau des bénéficiaires. Beaucoup de missions d’AT répondent à des opportunités et besoins de changements fondamentaux au sein des institutions bénéficiaires. Dans de nombreux cas, les projets d’AT ont permis de démarrer un processus de transformation en profondeur. En offrant la possibilité aux clients de tester plus rapidement et facilement des innovations, ils contribuent à accélérer la mise en place de solutions optimales.

Plusieurs leçons peuvent être tirées de ces dix années d’activité. La principale demeure la nécessité de l’appropriation par le client du projet d’accompagnement technique. À ce titre, son implication dans le processus est cruciale, depuis la définition de ses besoins pour une solution sur mesure jusqu’au pilotage du consultant. Il convient par ailleurs de conserver une certaine agilité tout au long de la mise en œuvre des projets d’AT pour garantir une réponse efficace.

RELEVER LE DÉFI DE L’ÉVALUATION DE L’IMPACT DES PROJETS

En aval, le défi majeur de ce type de dispositif reste celui de l’évaluation de l’impact des programmes d’AT sur les bénéficiaires. Grâce à la possibilité d’octroyer des financements successifs et à ses processus de suivi de la performance de ses clients, Fefisol dispose néanmoins d’outils performants pour caractériser et documenter cet impact dans la durée.

Pour accompagner cette montée en puissance, un fonds Fefisol 2 va être lancé en mars 2022. Placé dans la continuité de Fefisol 1, il proposera toujours des services financiers et techniques à des IMF rurales et à des entités agricoles, avec l’ambition d’approfondir son approche sociale et environnementale des projets. À ce titre, la facilité AT aura un compartiment dédié à l’amélioration des pratiques agricoles durables et au financement de l’agriculture, tout en conservant son approche « sur mesure » de façon à répondre à l’ensemble des besoins de ses clients.

[1] IMF Tier 3, dont le total des actifs est inférieur à 5 millions USD.

[2] Cette contribution obligatoire – au moins 15% de chaque mission – explique le montant moyen relativement faible des projets d’AT.

 

Succès de la 5ème édition de la semaine africaine de la microfinance à Kigali

Une sam 2021

[chapeau]La 5ème édition de la Semaine africaine de la microfinance a réuni à Kigali au Rwanda près de 600 professionnels de la finance inclusive représentant 55 pays. Un formidable succès ![/chapeau]

La semaine de la microfinance africaine (SAM) est la plus grande conférence sur la finance inclusive en Afrique. Organisée tous les deux ans dans un pays africain différent, elle offre des conférences, des formations et ateliers, un village des innovateurs, et bien sûr la foire aux investisseurs à laquelle l’équipe de la SIDI participe activement. Lieu de networking dédié exclusivement aux investisseurs et aux IMF africaines, la foire aux investisseurs permet ainsi à la SIDI de nouer de futurs partenariats.

La SAM représente un événement essentiel pour échanger et partager les expertises de chacun sur la finance inclusive. Le thème retenu pour cette édition était la résilience : « On ne naît pas résilient, on le devient : renforcer la finance inclusive pour mieux surmonter les crises ». C’était la première fois que la SAM se tenait au Rwanda. Ce choix a permis de mettre en lumière un pays qui témoigne à lui seul d’une formidable résilience et d’une capacité d’adaptation phénoménale.

L’équipe de la SIDI était comme chaque fois au rendez-vous. L’émotion de se retrouver en présentiel, et de voir le succès de la participation était bien palpable.

Pourquoi tant de monde ? Depuis toujours la microfinance fait l’objet de débats sur la question de son impact. Force est de constater justement que la microfinance est résiliente, qu’elle continue de fournir des réponses concrètes et qu’elle permet à toute personne, par les effets de levier générés, de définir par elle-même son propre destin.

Lors de cette 5ème édition, chacun a pu mesurer la vitalité des IMF africaines. Face à la crise sanitaire, les IMF sont parvenues in fine à bien géré les problèmes de liquidité auxquels elles faisaient face. Cela montre le travail considérable effectué depuis 20 ans par les IMF, les rendant aujourd’hui déjà résilientes. Les crises actuelles, que ce soit la crise sanitaire liée au Covid19, la crise économique qui en a découlé, l’enjeu de l’accès à l’emploi pour les jeunes, ou encore l’enjeu crucial que représente l’adaptation au changement climatique, doivent aussi être l’opportunité de modifier les pratiques, d’innover, de faire avancer les solutions qui permettent cette adaptation. Côté investisseurs, les crises peuvent avoir se rôle bénéfique de nous pousser à se rapprocher davantage et s’engager ensemble.

La SIDI continue de poursuivre son sillon, en plaçant la solidarité au cœur de l’économie et de la finance. Investir dans les petites IMF, établir des partenariats de longue durée, partager vision et risque des partenaires, pour que ces partenariats servent la consolidation des structures. Accompagner le réseau MAIN pour soutenir son programme de renforcement des capacités de ses membres – plus de 125 IMF africaines ! Défendre l’importance de l’assistance technique et l’accompagnement en réponse aux besoins exprimés par les partenaires pour servir une économie inclusive dans une démarche de transition écologique et sociale.


Quelques images de l’événement :

(c)GODONG // (c)SIDI

Le rapport d’activités 2020 est disponible en ligne

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Pionnière de l’investissement solidaire dans les pays du Sud et de l’Est, la SIDI publie son rapport annuel

La SIDI propose à ses partenaires des financements adaptés ainsi que de l’accompagnement sur mesure, et œuvre ainsi pour une finance générant plus d’impact social et environnemental, de transparence et de solidarité. Retour sur les temps forts de l’année 2020 et sur nos activités en faveur de la transition écologique et sociale.

 

 

 

 

[CP] La SIDI et le Crédit Coopératif : un partenariat renforcé au service de la finance solidaire

0001[CP] La SIDI et le Crédit Coopératif intensifient leurs relations pour l’investissement solidaire.

 

La SIDI et le Crédit Coopératif ont le plaisir d’annoncer le renforcement de leur partenariat au service de la finance solidaire.

En entrant au capital d’Inpulse Investment Manager, la société de gestion de fonds de microfinance filiale du Crédit Coopératif, la SIDI va pouvoir accroitre son offre de services destinés à ses partenaires dans les pays en développement. La SIDI disposera ainsi d’un important levier supplémentaire pour attirer de nouveaux investisseurs via l’offre de fonds à impact qu’elle va développer avec Inpulse et le Crédit Coopératif.

La SIDI promeut une finance au service d’un développement intégral, socialement juste et écologiquement soutenable, reposant sur des valeurs de solidarité, de confiance, d’éthique et de transparence. Ses actionnaires, particuliers et institutionnels lui donnent les moyens de son action et attendent en échange une plus-value exclusivement humaine, sociale et environnementale.

 

 

 

Publication du nouveau bilan social et environnemental

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Découvrez le nouveau bilan social et environnemental de la SIDI

 

 

Cette année le bilan social et environnemental revient sur les quatre années du Plan stratégique de la SIDI 2017-2020.

Une mine d’informations et de données chiffrées qui soulignent l’importance des deux piliers sur lesquels repose l’action de la SIDI envers ses partenaires : le financement et l’accompagnement.

Un bilan qui mesure notre progression, ainsi que celles des partenaires, en termes de transition écologique et sociale.

→ 139 partenaires dans 36 pays

→ Croissance du portefeuille global de la SIDI : de 25.1 M€ en 2017 à 37.3 M€ fin 2020

→ L’Afrique reste la priorité n°1 pour la SIDI : 67% des partenaires, 56% de son portefeuille fin 2020

→ Des Institutions de Micro-Finance centrées sur le financement rural, des Organisations de Producteurs majoritairement certifiées bio et commerce équitable

→ Un ciblage centré sur les populations les plus vulnérables : 46% de bénéficiaires femmes et 47% de bénéficiaires ruraux

Bilan social et environnemental 2017-2020

 

 

 

La SIDI s’engage pour protéger les IMF face à la crise du Covid-19

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[chapeau]Depuis le début de la crise liée à la pandémie du Covid-19, la SIDI entretient un dialogue continu avec les acteurs de la microfinance internationale. Dans ce cadre, elle s’est récemment engagée à respecter des principes clés élaborés de manière collective pour aider les IMF et leurs clients à faire face aux effets de la crise.[/chapeau]

La SIDI est membre d’un groupe de réflexion, composé d‘acteurs de la microfinance, qui s’est réuni en avril 2020, à l’initiative de la Fondation Grameen Crédit Agricole, pour échanger sur la situation et définir un engagement commun afin d’orienter la réponse à la crise sanitaire et économique. Celle-ci pourrait mettre en difficulté de nombreuses IMF et leurs clients et ainsi laisser des populations fragiles dans des situations désespérées. L’enjeu a donc été de trouver de manière conjointe des solutions pour limiter au maximum les effets de la crise et continuer à renforcer l’inclusion financière au service des populations vulnérables. Une liste de principes clés à respecter entre investisseurs a été établie afin de protéger aussi bien les IMF que leurs clients pour garantir un accès continu au financement dans les meilleures conditions possibles.

En signant cet accord, la SIDI s’engage ainsi à respecter cette liste non exhaustive de principes (document complet ici) :

  • La transparence de l’information et sa mise en commun
  • L’adaptation et la mise en cohérence des principes d’intervention pour surmonter les effets de la crise
  • La mise en œuvre de solutions partagées et équitables entre les prêteurs
  • La mise à disposition coordonnée d’assistance technique et de ressources afin d’aider efficacement les IMF à faire face à la crise

Dans le contexte actuel, il est essentiel de nouer des alliances opérationnelles entre les acteurs de la microfinance afin d’appuyer au mieux les IMF qui seront le plus durement touchées par la crise. La SIDI se prépare ainsi, selon ses capacités et de manière coordonnée, à adapter et assouplir le profil des relations qu’elle entretient avec ses organisations partenaires.


Découvrez le communiqué de presse

 

Pour consulter la liste complète des principes clés pour faire face à la crise du Covid-19