Hocine Tandjaoui

Représentant du groupe Caisse des dépôts et consignations (CDC), actionnaire à la SIDI
logo du groupe caisse des dépôts
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Hocine Tandjaoui, retraité et écrivain, ayant travaillé pendant plus de 25 ans à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) où je me suis occupé successivement d’ingénierie sociale, de financement du logement, de développement urbain et enfin de coopération internationale, jusqu’à ma retraite en 2013. En 1996, ayant eu en charge les questions d’insertion par l’économique, la CDC m’a confié le suivi de la SIDI, et sa représentation au Conseil d’administration. En 2013, je suis revenu en tant qu’actionnaire individuel à la SIDI, au Conseil de Surveillance, et à ce titre comme membre du Conseil de la fondation ACTES.

La Caisse des Dépôts est un actionnaire historique de la SIDI, puisqu’elle est entrée à son capital dès 1986 : en quoi cet investissement s’est inscrit dans les missions de cette institution publique ?

Au moment de la création de la SIDI, la CDC engageait son plus ambitieux programme d’accompagnement de la politique de la ville, qui comprenait des dimensions telles que l’action économique dans les quartiers ou le développement des structures d’insertion par l’économique. Pour ces raisons, ce qui se réfléchissait autour du financement de l’insertion et du micro-crédit ne pouvait qu’intéresser l’institution publique. Voilà pourquoi la CDC, aux côtés d’autres institutions financières, a été actionnaire de la SIDI dès 1986. Il faut rappeler qu’outre cette participation au capital, la CDC était partie prenante du développement de l’épargne solidaire : participation au Fonds Nord/Sud Développement[1], investissement au capital du Fonds Commun de Placement « Faim et Développement », ou encore création du collectif Finansol[2].

Cela dit, la relation entre la SIDI et la CDC s’est aussi traduite par des interactions, des échanges en termes d’analyse des secteurs, et en termes de méthodologies, parfois inattendues mais fructueuses ! Par exemple, en Haïti, par suite des ravages causés par l’ouragan Georges en 1998, la CDC avait envoyé une mission pour identifier les secteurs où son aide pourrait être plus utile. Très vite, à côté des besoins de reconstruction d’équipements scolaires, nous avions identifié les besoins du secteur de la microfinance, et rencontré les animatrices et animateurs de ces organisations. A partir de ce premier contact, la SIDI prenait le relais pour construire un partenariat de long terme en Haïti. Pour le cas du fonds de refinancement de la microfinance JAIDA, au Maroc, sans l’expérience acquise au sein de la SIDI, je n’aurais pas eu de motivation suffisante pour aider à sa mise en place. En effet le sujet était difficile, le Maroc comptant à l’époque une douzaine d’institutions de microfinance, la majeure partie d’entre elles en grandes difficultés, avec des ressources financières très fragmentées, auprès de banques locales ou auprès d’institutions financières internationales. Après une phase de diagnostic approfondi, la CDC et la CDG décidèrent alors d’en faire un axe prioritaire de leur coopération, en associant l’AFD et la KFW, jusqu’à sa création en 2007.

 

[1] Le Fonds Nord Sud Développement a été lancé en 1985, visant à combiner performance et investissements solidaires en investissant dans une combinaison de dettes supranationales et de sociétés de microcrédit avec l’appui de sociétés comme la SIDI.

[2] devenu FAIR en 2021